D’une sensibilité à fleur de peau dans La Brigade*, Audrey Lamy évoque son expérience auprès de migrants mineurs qui lui ont donné la réplique.

Dans La Brigade, vous campez une cheffe étoilée, devenue cantinière dans un foyer d’accueil pour jeunes migrants. À la base, vous aimez cuisiner ?

AUDREY LAMY : Tout d’abord, j’adore manger ! Quand je reçois, je fais de grandes tables avec plein de choses à partager. Après, je ne vais pas mentir, je ne suis pas une grande cuisinière. D’où la nécessité d’apprendre les bases auprès de deux grands chefs ! En sortant de ma formation, je voulais même passer mon CAP cuisine !

C’est vrai que vous avez fondu en larmes quand vous avez appris que François Cluzet serait votre partenaire ?

Effectivement, les larmes sont montées très vite, parce que c’est un acteur que j’estime énormément ! C’était un vrai cadeau. Le premier jour, il m’a dit : «Écoute, je vais faire en sorte que tu sois la meilleure possible, parce qu’il n’y a pas de bons acteurs ni de bonnes actrices, il n’y a que de bons partenaires.» Quelle classe !

Le tournage a été très éprouvant, paraît-il…

On tournait dans le Nord, en plein mois de janvier, il faisait un froid polaire. Tornade, inondation, Covid et méningite, on a tout eu ! François s’est rompu le tendon d’Achille lors de la première prise, et moi, je me suis fait une phlébite très rare, joliment appelée Mondor, en tombant. En fait, cette phlébite est survenue non pas à cause de la chute mais parce que j’étais enceinte ! (Elle a donné naissance à une petite fille l’été dernier, ndlr). Je ne le savais pas à l’époque. Bref, toutes ces épreuves nous ont encore plus soudés.

Quels souvenirs gardez-vous de votre rencontre avec les jeunes migrants qui jouent dans le film ?

On a fait connaissance le premier jour du tournage. Ça a été vite très fort entre nous ! On a vécu coupés du monde et de notre famille pendant deux mois et demi et forcément, ça crée des liens. J’étais bouleversée par leurs confidences que, par respect pour eux, je ne révélerai pas. Et en même temps, on a partagé des moments de grande rigolade.

Est-ce que les émotions viennent plus facilement depuis que vous êtes maman ?

Bien sûr ! Je pense que je suis plus sensible à certains sujets, comme la situation de ces enfants qui ont vécu des choses d’une tragédie absolue et qui ont traversé terres et mers pour être en sécurité. Ils n’ont pas mérité cela. Leur sort a chamboulé mon cœur de maman ! J’ai un fils de 5 ans et, sur le tournage, j’étais en plein bouleversement hormonal dû à la grossesse, alors en tant que mère louve, j’avais envie de les protéger.

Vous espérez que ce film va changer le regard porté sur les migrants ?

En tout cas, c’est une réponse apportée aux discours radicaux que l’on entend quotidiennement sur un sujet traité bien souvent de manière très orientée dans les médias. Je suis assez optimiste dans la vie et j’ai envie d’espoir, de positivité et de lumière.

Est-ce que vous vous considérez comme une actrice engagée ?

Je ne sais pas vraiment ce que cela veut dire. J’aime jouer des personnages ébréchés par la vie qui n’ont plus rien à perdre et tout à gagner. Je ne fais pas de politique mais, en général, les films dans lesquels je joue parlent pour moi.

*En salles le 23/03/2022.

Source: Lire L’Article Complet